Arzhel PRIOUL alias Mardi Noir
vit et travaille les fenêtres ouvertes
Lives and works with the windows open
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mercredi 6 avril 2011

LA DÉSUÉTUDE PLANIFIÉE

THE PLANNED OBSOLESCENCE

 
"L’obsolescence programmée (aussi appelée « désuétude planifiée ») consiste à créer un bien en prévoyant sa date de désuétude.
Par ce procédé, des fabricants conçoivent des objets dont la durée de vie commerciale (mais pas nécessairement la durée de vie technique) est délibérément courte. Ce stratagème oblige ou incite les consommateurs à remplacer rapidement leurs produits, et donc, à acheter de nouvelles marchandises. Dans certains cas, les fabricants ajoutent sciemment des défauts de conception à leurs produits."
(source Wikipédia)

Depuis maintenant plus de 10 ans et au delà de ma collecte d'images, je cultive par le biais de mes interventions dans l'espace publique une dimension temporaire. Les médiums employés jouent d'un enchaînement de techniques de reproductions multiples. L'appauvrissement graphique de mes motifs est volontaire et je cultive également une forme de surabondance de l'image (prolifération, matraquages en série...)
Le graffiti est par essence-même un "art éphémère". Les tags sont effacés, les murs repeints, les vitres brisées des abris bus sont remplacées...
L'affichage sauvage n'exclue pas cette règle : dans l'espace urbain, cette pratique est d'avantage sous l'influence de ce principe.
Les collages dans la rue sont plus fragiles et subissent plus rapidement les aléas du temps. Les affiches sont déchirées, ou repassées quasi systématiquement.
Au sein de ma démarche durant ces dix dernières années, je n'ai cessé d'alimenter ce processus. (Tout d'abord par le choix de mes supports d'intervention : vieux murs, maisons abandonnées, palissades de chantiers, vitrines de magasins vacants...)
Dans un tissu urbain en perpétuel mutation, la plupart des lieux et des surfaces choisis sont voués à disparaître.
Corrélativement, mes collages ont ce même destin.
Ainsi, je cultive délibérément cette volonté de ne pas m'inscrire indéfiniment dans cet espace.
Par contre, j'opère un renouvellement dans la fréquence de mes actions qui tend à identifier mon style graphique de façon durable dans la sphère publique.
Si ma pratique a évolué, le dynamisme qui l'anime reste le même. Mes collage se s'inscrivent pas dans une démarche pérenne. En revanche, je réalise un suivi photographique de mes actions devenant le témoin de mes propres interventions.
J'essaie de capter les évolutions à partir du moment où je colle jusqu'à la disparition totale des images où les motifs ne sont plus identifiables, où il ne reste plus aucunes traces.
L'exemple des interventions dans les bâtiments prêts à être détruits souligne cette vocation.
La démolition de ces lieux entraînant irrémédiablement la perte des affiches et  rentre alors pleinement dans le processus de création mis en place.
À travers cette série de photo compilant une partie de mes travaux réalisés ces dix dernières années, j'ai souhaité mettre en avant cette position de témoin que je m'attribue lorsque je capte les évolutions de mes collages et autres bricolages.
Il ne s'agissait pas de compiler le meilleurs de mes interventions, mais plutôt de mettre en avant les "ratés", les défauts de fabrication et de conception de mes images, de montrer les aléas du temps afin de souligner justement ma volonté de rattacher ma pratique à ce concept de "désuétude planifiée" .
Et même si certaines actions se différencient des autres par une longévité supérieures à la moyenne de celles entreprises en général, ça n'est que pour mieux mettre en avant la dimension éphémère à laquelle mon travail se rattache dans son ensemble.



Impression thermique au fax, Rennes 2000. Voici le premier motif avec lequel j'ai commencé à investir la ville par le collage. L'image était déclinée sous différentes versions.

Impression thermique au fax, Rennes 2000. Le problème c'est que le motif "brulait" au soleil. Ces collage  de bandes de fax n'avaient qu'une durée de vie très limitée: 3 ou 4 semaines environ.

Photocopie sur craft, Rennes 2000-2001. Une photo de l'affiche détériorée est recyclée en ultime version puis collée et à nouveau déchirée.

Impression thermique au fax, Rennes 2001. Le papier thermique est très fin et tombe rapidement en désuétude.

Impression thermique au fax, Rennes 2001. Les bandes de fax permettaient de créer des frises. Le motif de la voiture était plusieurs fois passé dans la machine créant l'illusion d'une animation..

Pochoir sur caisse métallique, Rennes 2001-2002. sur chaque côté de la caisse était représenté une vue schématique de la voiture (plan, profile, élévation).

Pochoir sur caisse métallique (détail), Rennes 2001-2002. La caisse étant toute rouillées, la peinture s'écaillait, le motif était voué à disparaître.

Pochoir effacé, Rennes 2001-2002. Le nettoyage laisse souvent des traces et dans le jargon du graffiti, on appelle cela "un fantôme".

Pochoirs, Rue de Lorient, Rennes 2001-2011. Celui de dessous a été réalisé par NETOR. Actuellement, ils existent toujours, cette photo a été prise ce 27 Mars 2011. Leur fin semble désormais imminente.

Acrylique sur papier, Rennes 2002. Pendant les élections présidentielles, je menais campagne pour différents profils.

Pochoir réalisé à la peinture signalétique, Rennes, 2003. Personnellement j'aurai souhaité que l'ouvrier ose peindre le motif à même le sol. Hélas, je n'ai jamais eu la force de persuasion nécessaire pour le convaincre.

Les pierres tombales, pochoirs sur plaques de ciment, Rennes, les anciens abattoirs, 2003. Par la suite, les plaques s'étaient renversées sous un effet domino. L'abattoir était l'un de ces lieux mythiques : situé au bout de la route de Lorient dans la zone industrielle, c'était une sorte de musée du graffiti en perpétuelle évolution. Désormais, on y trouve la nouvelle prison des hommes.

 Portraits de Marianne, acrylique sur papier, Rennes 2002-2003. Je passais beaucoup de temps à arracher les couches d'affiches par dessus les miennes. Cela fait toujours partie intégrante de mon travail même si la tâche peut sembler vaine.

Mécanique, acrylique sur papier, Rennes 2002-2003. Il y a toujours un stade où l'image n'est plus identifiable.

 Mécanique, acrylique sur papier, Rennes 2002-2003. La représentation schématique n'est lisible que par celui ou celle qui sait la déchiffrer.

Mécanique, acrylique sur papier, Rennes 2002-2003. Hors contexte, le schéma apparaît d'autant plus comme une figure abstraite.

La réanimation, hôpital Ponchaïou, acrylique sur papier, Rennes 2003. Voila pourquoi je ne voterai jamais pour toi Arlette... Paradoxalement aux "idées reçues", mes affiches ont toujours été SYSTÉMATIQUEMENT repassées par les partis d'extrême gauche et autres fédérations anarchistes. En plus les camarades utilisent une super bonne colle qui rend l'arrachage impossible. Sans rancunes ;)

Mélodie hommes/femmes, Acrylique sur papier, Hannover, Deutschland, 2003-2004. En Allemagne de l'ouest, l'affichage sauvage est interdit y compris sur ces grands espaces blancs qui restent des encarts publicitaires à louer... mais ça je l'ignorais !

Acrylique sur papier, Osnabrück, Deutschland, 2003-2004. La révolution ne se fera pas dans les urnes mais dans la rue. Et on garde le point levé svp !

Malcom X. sérigraphie sur sticker, Rennes, 2003-2011. Il est toujours là, c'est lui le plus fort. En plus, la figure du révolutionnaire, c'est une recette qui fonctionnera toujours dans la rue.

Sérigraphie sur sticker, Hannover, Deutschland, 2003-2004. En fait, j'aime beaucoup l'immeuble en arrière plan. Hannovre reste ma ville préférée d'Allemagne.

Sérigraphie sur sticker, Osnabrück, Deutschland, 2003-2004. J'ai toujours aimé savoir que quelqu'un pouvait perdre 10 minutes à essayer d'arracher un malheureux sticker rose fluo.

Acrylique sur papier (détail) Osnabrück, Deutschland, 2003-2004. Après le sticker, voici le tour de l'affiche qui subit la même déchirure. Malédiction ?!

Acrylique sur papier (détail), Hannover, Deutschland, 2003-2004. Finalement, le ciseau est à peine plus fort que le papier dans le célèbre "jeux de main". La pierre l'emporte toujours.

Sérigraphie sur papier, Hannover, Deutschland, 2003-2004. Plakatieren ist verboten.

Sérigraphie sur papier, et typographie sur gommettes, Hannover, Deutschland, 2003-2004. Schwarzer Dienstag, immer für sie da.

Natura vs urban (détail), acrylique sur papier, Enschede, Niederland, 2004. New realism : classic.

Acrylique sur papier (détail) Osnabrück, Deutschland, 2003-2004. La publicité pour les slips Sloggi rendait tout le monde fou, moi y compris.

Acrylique sur papier (détail) Osnabrück, Deutschland, 2003-2004. Je me serai au moins permis d'y mettre mes sales pattes

Acrylique sur papier (détail) Rennes, 2004. Un projet d'interventions dans l'espace publique par I. Arthuis pour Allotopie de R. Martinez. Plus d'infos ici.

Acrylique sur papier (détail) Rennes, 2004-2005. C'est à ce moment que le parking du Champ de Mars est devenu l'Esplanade Charles De Gaulle. 

New World Order, acrylique sur papier (détail) Rennes, 2004-2005. "God bles you" à l'époque, j'avais été profondément marqué par la réélection de G.W. Bush..

New World Order, acrylique sur papier (détail) Rennes, 2004-2005. Juste une petite accélération...

USA, red sixties, acrylique sur papier (détail) Rennes, 2004-2005. Une palissade bleue, une affiche rouge, des traces blanches. Le code couleur idéal pour un portrait de la statut de la liberté.

Acrylique sur papier, Rennes, 2005. Un motif figuratif devient abstrait au fil du temps et de ses aléas.

Acrylique sur papier (détail), Rennes, 2003-2005. L'affiche représentait une scène de suicide.

Acrylique sur papier (détail), Rennes, 2003-2005. Les stigmates du temps n'ont fait que renforcer cette thèse.

Amas d'affiches déchirées, Rennes, 2005. Un collage qui tourne mal : arrêté dans mon élan par deux agents de la police municipale, je suis contraint de tout arracher. Mes explications ne feront qu'envenimer la situation et je manque de finir ma journée au commissariat.

Amas d'affiches déchirées à la poubelle, Rennes, 2005. Gaspillage !

L'élimination, pochoirs, Cité d'urgence, Rennes, 2005. J'ai toujours aimé déchiré les vieilles tapisseries pour découvrir celle(s) qui se cachai(en)t en dessous. Je n'en ai jamais voulu à l'auteur de ce massacre.

L'expulsion, pochoirs, Cité d'urgence, Rennes, 2005. J'ai toujours aimé donné des coups de pieds dans les portes, j'ai toujours également souhaité déjoué les lois de la gravité et pouvoir marcher sur les murs.

L'expulsion, pochoirs, Cité d'urgence, Rennes, 2005. Les pas d'un géant qui portait des chaussures de sécurité. Bref, une sacrée pointure !

Urgence HLM, acrylique sur papier, Rennes, 2005. Cette série de collage a définitivement marqué un tournant décisif dans ma dynamique d'intervention au sein de l'espace urbain. Je m'en rendrait compte plus tard. De plus, ce fut aussi la première fois que j'assistais à la démolition de maisons où j'avais collé.

Urgence HLM, acrylique sur papier, rennes, 2005. La disparition de mes affiches sous mes yeux me fit fit l'effet d'un orgasme.

Urgence HLM, acrylique sur papier, rennes, 2005. L'excitation était à son paroxysme !



Urgence HLM, acrylique sur papier, rennes, 2005. En plus à l'époque je m'autorisais encore à graffiter  de drôles de personnages. Immondes !

New York informations, objets, stickers, pochoirs, graffiti... Rennes, 2005. Panneau réalisé et fixé avec  Violaine J. et Henning B. un collègue allemand. À l'époque on se permettait certaines libertés comme réintroduire les objets  récupérés sur place au sein d'une composition assez grotesque mais on avait bien rigoler !

 Pancartes tombales, acrylique sur papier et tapisseries contrecollés sur panneaux, Rennes, 2005. Et tout le monde se doute comment tout cela a (mal) finit.

 Pancartes tombales, acrylique sur papier et tapisseries contrecollés sur panneaux, Rennes, 2005. La démarche n'était pas mauvaise, mais la réalisation vouée à l'échec. Je souhaitais illustrer l'idée des "revenants" délogés qui resurgissent de terre en la creusant de leur petites mains fragiles.

L'entrepreneur, grue et papier découpé sur panneau (Fixé avec l'aide de Violaine J. et Henning B.), Rennes, 2005. Le soir de l'installation, la grue était encore en "bon état" Hélas le lendemain matin, elle semblait avoir été victime d'une agression : la flèche ne tenait plus que par le malheureux câble qui permettait de l'actionner, et les piles de la télécommandes avaient été dérobées.

L'entrepreneur, grue et papier découpé sur panneau (Fixé avec l'aide de Violaine J. et Henning B.), Rennes, 2005. Il s'agissait là  d'un horrible crime crapuleux certainement perpétué par un être terriblement malfaisant. Un acte de vandalisme!

Beate, die Secretärin, objets fixés et acrylique sur panneau (Fixé avec l'aide d'Henning B.), Rennes, 2005. Beate fut un personnage  fictif dont l'existence reposait sur un panel d'objets réels qui lui attribuaient ce statut tant convoité de secrétaire parfaite (téléphone, calculatrice...)

La conquête de l'espace vital, objets fixés et stickers sur photographie encadrée (Fixé avec l'aide d'Henning B.), Rennes, 2005. Une multitude d'objets avaient été (mal) fixés, reliés par des systèmes de câbles et de tuyaux, que du mauvais bricolage !

Beate, die Secretärin, objets fixés et acrylique sur panneau, Rennes, 2006. Au fil des saisons, Beate perdait tous ses accessoires. Elle n'a pas survécu à l'hiver.

La conquête de l'espace vital, objets fixés et stickers sur photographie, Rennes, 2006. Le cadre avait finit par être dérobé. Le lierre poussait

La conquête de l'espace vital, objets fixés et stickers sur photographie, Rennes, 2006. Au bout d'un an, le panneau avaient ENFIN été décroché !

L'offre immobilière, objets fixés et acrylique sur panneau, Rennes, 2006. Le quartier du mail était en mutation depuis quelques années. Beaucoup de vieilles maisons et entrepôts ont été rasé pour permettre la reconstruction d'immeubles de standing.

L'offre immobilière, objets fixés et acrylique sur panneau, Rennes, 2006. Le panneau était une sorte de présentoir où s'empilait des maisons de poupées, calées par des exemplaires du code de l'urbanisme, formant une sorte de maquette de taudis.

Elit PETROL, Acrylique sur papier, Rennes, 2006. Fasciné par l'or noir.

Elit PETROL, Acrylique sur papier, Rennes, 2006. Je m'étais lancé dans une campagne publicitaire.

Elit PETROL, Acrylique sur papier, Rennes, 2006. Et je n'étais pas une star du porno rose.



La disparition, acrylique sur papier, Rennes, 2006. Le titre de cette série portait bien son nom... Le devoir de mémoire n'est pas toujours

Les candidats, acrylique sur papier, Rennes, 2007. La campagne présidentielle battait son plein.

La marche des ancêtres, acrylique sur papier, Rennes, 2006-2007. (photo par STICK). L'usine du canal Saint Martin ressemble a une grotte sombre et humide avec de vieux graffitis sur les murs. Je suis rarement retourné à l'intérieur.



Sérigraphie sur sticker, Rennes 2003-2011. Certain stickers peuvent rester des années.

Pochoir sur sticker, Rennes 2003 et photocopie sur sticker 2000, Rennes, 2011. Certains ont même survécu à la décennie !

Pochoirs sur vitres, Rennes 2003-2007. Avec mon collègue NETOR ZZY, on était rentré à l'intérieur de la caserne Mac Mahon, avec la ferme intention d'inscrire notre présence aux fenêtres. Mais à l'époque, nous n'avions pas de nacelle.

Pochoirs sur vitres, Rennes 2003-2007. Je crois qu'il était temps que tout cela disparaisse. Malheureusement, les bâtiments ont été repeints en rose saumon lors de leur réhabilitation. Ils auraient pu se rendre compte que la couleur orange était un TRÈS mauvais choix!

1NT3RV3NTI0N, acrylique sur papier, Rennes, 2007-2008. Ces peintures furent affichées au Diapason durant le festival Elektroni-k. L'intervention avait été pensé en fonction des caractéristiques architecturales du bâtiment. Ce qui explique le découpage.

1NT3RV3NTI0N, acrylique sur papier, Rennes, 2007-2008. Une fois l'exposition terminée, J'ai recyclé le tout et rendu mes images à la ville.

Les bleus contre les rouges, acrylique sur papier, Rennes, 2007-2008. Le motif représentait des joueurs de foot. Le mur se trouvait au fond d'un terrain vague. J'ai toujours eu l'impression qu'ils avaient eu les jambes arrachées par une mine antipersonnel.

Le cauchemar, acrylique sur papier, Paris, 2007-2008. Tout se passait presque bien, c'était l'État de Grâce, puis LACRISE DE 2008 !

Le cauchemar, acrylique sur papier, Paris, 2007-2008. J'ai toujours collé quand je suis de passage à la capitale. Hélas, je ne peux pas veiller à la bonne évolution des interventions. Pourtant, les affichages ont là bas une durée de vie supérieure.

Deux singes sur une branche, traces de collage, Rennes, 2008. L'arrachage fut perpétué avec un tel acharnement que je n'en reviens toujours pas !

Morceaux d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2008. Un véritable carnage !

Morceaux d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2008. Je ne pensais pas que de pauvres primates pouvaient susciter tant de haine. En tous les cas, je n'étais pas revenu pour rien. J'ai collé une série de dinosaures sur un autre mur de cette salle de sport. Mais je n'étais pas rassuré, soucieux de croiser les agresseur de mes singes.

Restes de dinosaures, morceaux d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2009. Dans certains cas, la disparition des collages est naturelle.

Restes de dinosaures, morceaux d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2009. Le vent avait tout éparpillé.

Restes de dinosaures, morceaux d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2009. Un travail de fouille s'imposait.

Save the dino ! fragments d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2009. C'était le mur de soubassement d'un ancien parking à la Courrouze. Un mur très sale. peu propice à l'affichage.

Save the dino ! fragments d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2009. Quelques rares parties restaient collés.

Save the dino! fragments d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2009. Des morceaux apparaissaient ça et là comme fossilisés.

Save the dino ! fragments d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2009. Certains ossements étaient identifiables comme cette patte de tricératops.

Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. Save the dino, i said.

Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. Crash test

Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. Football club!

Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. VLTRA!

Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. Invasion.

Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. Transgenetic baby ?

L'arrière cour, un musée à ciel ouvert gratuit!  Backyard, an open air museum for fun, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. À l'initiative du projet, R.C.R. m'avait demandé un collage dans le cadre du projet des Suites au noir. Le concept s'orientait sur un échange pluridisciplinaire (Musique, écriture, théâtre...). L'œuvre finale : un CD.  Mes images devaient servir de base graphique à la conception du livret. J'ai tenté de figurer les différentes pratiques réunies autour du projet par l'association d'images variées au sein d'un même espace.

Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. La disparition des images, ou les limites d'un "musée" à l'air libre.


Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. Petit à petit, l'abstraction prenait le dessus sur la figuration.

Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. L'évolution de l'intervention fut l'objet d'un suivi régulier.

Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. Je devenais le témoin de la mort des affiches.

Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. Certaines images résistaient d'avantage aux aléas du temps.

Arrière cour, Acrylique sur papier, Rennes, 2009-2010. Lorsque la démolition du bâtiment débuta, il ne restait plus que les lutteurs. deux jours plus tard ils décédaient sous les coups du bulldozer, grand vainqueur de ce combat sans précédent.

HARIBO, La Révolte tranquille, acrylique sur papier, Paris 2008. Haribo fut l'objet d'une campagne publicitaire dans la capitale et le slogan changeait à chaque nouvel affichage. dédicace à Élodie G.

HARIBO, La Révolte tranquille, acrylique sur papier, Paris 2008. Cette série a été photographiée par la voiture Google. L'intervention rue Crespin du Gast est TOUJOURS visible sur Street view. Paradoxalement, le mot "gratis" est flouté sur certain clichés.

HARIBO, La Révolte tranquille, acrylique sur papier, Paris 2008- 2009. La profusion de tag prouve qu'il y a eu du du passage depuis le collage, tant mieux! Cet affichage a également été publié dans le magazine GRAF IT N°29.

PARIS SOUS LACRISE, acrylique sur papier, Paris 2008-2009. À qui profite LACRISE ? à la récupération politique peut être ?

The September issue, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. J'étais intervenu dans l'ancienne maison appelée "Le château" qui fut occupé par la galerie 40m Cube. Les pièces étaient propres, les murs blancs. Le lieu était propice à recevoir une collection de vêtements et d'accessoires DELUXE.

The September issue, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. Les notions de présence et d'absence devenaient étroitement liées. Au sein du même espace-temps, se côtoyaient les traces de vie des occupants et leur fuite. La vie et la mort, la fiction et la réalité.

The September issue, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. Ce fut une démolition DELUXE !

The September issue, Acrylique sur papier, Rennes, 2009. Jusqu'à la fin, lorsque la pelleteuse s'attaqua à la dernière pièce,  l'excitation était intense de voir apparaître et disparaître quasi simultanément les peintures.

Vie privée / espace publique, acrylique sur papier, Rennes, 2010. Ce fut ma première collaboration non officielle avec l'entreprise de déconstruction Schmidt. Les collages apparaissaient au fur et à mesure de la démolition de la maison.

Vie privée / espace publique, acrylique sur papier, Rennes, 2010. Les images à caractère érotique étaient dévoilées au publique.

Vie privée / espace publique, acrylique sur papier, Rennes, 2010. L'espace intime était  petit à petit exposé tandis que la maison était mise à nue par la pelleteuse.

Vie privée / espace publique, acrylique sur papier, Rennes, 2010. L'acte de la pénétration était figuré par le bras de la machine grignotant les pièces de la maison une à une.

Vie privée / espace publique, acrylique sur papier, Rennes, 2010. Pour cette intervention, la démolition rentre totalement dans le processus de création.

C'est la fête à la maison, acrylique sur papier, Rennes, 2010. J'avais collé une série de personnages en pleine crise d'hystérie et de démence. J'avais pris soin d'intervenir dans une maison abandonnée en périphérie du centre, isolée au milieu d'un no man's land.

C'est la fête à la maison / La fête est finie, acrylique sur papier, Rennes, 2010. Puis une famille s'est installée dans la maison. L'occupation du lieu lui conférait une dimension du domaine de la sphère privée. Ils acceptèrent que je puisse prendre quelques photos.

C'est la fête à la maison / La fête est finie, acrylique sur papier, Rennes, 2010. Arrivé dans la pièce qui leur servait de chambre à coucher, je me sentais un peu mal à l'aise à la vue du reste de mes peintures sur les murs. Tout comme mes personnages (des malades mentaux) cette famille était mise à l'écart de la société. J'ai également suivit la démolition qui avait un arrière goût d'after party des plus glauques...

Les petits se font manger par les gros, acrylique sur papier, Rennes, 2010. À force de suivre les démolitions, j'avais sympathisé avec les ouvriers de l'entreprise Schmidt qui m'indiquaient (de façon plus ou moins informelle) leurs prochains chantiers de déconstruction.
Je pouvais ainsi anticiper et venir coller in extremis avant l'arrivée de la "vraie" pelleteuse.

Le mobilier populaire français / scène de reconstitution, acrylique sur papier, Rennes, 2010. J'aime cette photo prise par STICK où la princesse à gauche a perdu sa tête sachant que le portrait tout à droite est celui de Marie-Antoinette en costume de cour daté de 1780.

Le costume : image de l'homme, acrylique sur papier, Rennes, 2010. Les sumériens en costume drapé étaient là depuis quelques temps quand ce local a enfin été négocié par CITY.COM. Le compte à rebours était engagé.

Le costume : image de l'homme, acrylique sur papier, Rennes, 2010. Dans la ville, les affiches attirent les autres affiches :)

Le costume : image de l'homme, acrylique sur papier, Rennes, 2010-2011. voici une photo de STICK  qui montre que le graffiti n'échappe pas à cette règle. Le tag attire le tag et ça dégénère. Y'a embrouille j'crois!

MGB Vardering, acrylique sur papier, Rennes, 2009-2011. J'avais réalisé cette peinture pour le carton d'invitation d'un défilé de coiffure. Puis il y avait tellement eu de couches d'affiches dessus que j'en avais oublié son existence. Quand un mur d'affichage deviens très épais, ça devient facile de l'arracher et l'image collée tout en dessous réapparaît.

For promotionnal use only, acrylique sur papier, Rennes, 2010. Il semble que Sailor moon n'a pas ce pouvoir de ne pas se faire arracher.

For promotionnal use only, acrylique sur papier, Rennes, 2010. J'aime les gens qui s'énervent sur chaque bord d'une affiche afin de l'enlever pour la voler peut être ? C'est une façon de se l'approprier que j'aime.

For promotionnal use only, acrylique sur papier, Rennes, 2010. (Photo: STICK) Quelqu'un est tout de même parvenu à dérober une tête!

For promotionnal use only, acrylique sur papier, Rennes, 2010-2011. L'odyssée suit son cour.

VLTRA, acrylique sur papier, Rennes, 2010-2011. Haribo, toujours au top !

Un motif domestique / une tapisserie animale, photocopies A4, Rennes, 2010. J'aimais ces grosse mouches noires (mortes) à même le sol.

Un motif domestique / une tapisserie animale, photocopies A4, Rennes, 2010. Pour certaines, c'était le début de la fin.

Un motif domestique / une tapisserie animale, photocopies A4, Rennes, 2010. Et le motif fut rompu.

Un motif domestique / une tapisserie animale, photocopies A4, Rennes, 2010-2011. Et même si il y avait eu des pertes dans les rang, l'espèce survivait.

Un motif domestique / une tapisserie animale, photocopies A4, Rennes, 2010-2011. Et survit toujours...

La crucifixion à l'usine, acrylique sur papier, Rennes, 2010-2011. Non seulement Jésus avait été crucifié, mais ses jambes avaient été sauvagement arrachées et il pendouillait comme ça en plein courant d'air.

La crucifixion à l'usine, acrylique sur papier, Rennes, 2010. Il avait dû assisté impuissant à la première partie de la démolition de "mon bel entrepôt".

La crucifixion à l'usine, acrylique sur papier, Rennes, 2010. Et il est toujours là malgré ses souffrances...  Tiens bon Jésus!

Le mobilier populaire français / scène de reconstitution, fragments d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2011. Je suis passé (par hasard) avec un jour de retard, la maison avait été démolit la veille.

Le mobilier populaire français / scène de reconstitution, fragments d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2011. Je n'avais plus qu'à arpenter les tas de gravats à la recherche de morceaux d'affiches.

Le mobilier populaire français / scène de reconstitution, fragments d'affiches, acrylique sur papier, Rennes, 2011. Un malheureux bout de mur tenait encore debout avec quelques traces de peintures.

Le mobilier populaire français / Bon débarras ! acrylique sur papier, Rennes, 2011. Derrière Le Liberté, durant cet hivers, plusieurs SDF s'étaient installés sous les arches. Lorsque je suis venu coller, le campement avait été déserté. Il ne restait plus que les stigmates de leur séjour: matelas, cartons, palettes, bouteilles...

Le mobilier populaire français / Bon débarras ! acrylique sur papier, Rennes, 2011. Quelques temps plus tard, je découvrais que le campement s'était remis en place. Un SDF s'était aménagé "une chambre avec sur cour" juste en dessous ma "décoration de fortune".

Le mobilier populaire français / Bon débarras ! acrylique sur papier, Rennes, 2011. En prenant ces photos, alors qu'il s'était absenté,  j'eus la sensation de "violer" son intimité.

Le mobilier populaire français / Bon débarras ! acrylique sur papier, Rennes, 2011. Le "nettoyage de printemps" avait eu lieu et les SDF définitivement "délogés". Seul mon collage attestait virtuellement de la présence d'une activité humaine révolue.

Do not close, acrylique sur papier, Rennes, 2011. En terme de réalisation, ce fut le pire collage de ma carrière alors que j'étais filmé par un duo de journalistes. Pourtant, le résultat final fut aussi pertinent que le but initialement recherché. J'assumais l'entière responsabilité de cette défaite et décidais de ne pas me retirer définitivement de l'espace publique. Quelques semaines plus tard, il ne restait presque rien des fausses fenêtres collées. Une maison murée, c'est dix logements à venir ?

LACRISE HUMAINE, acrylique sur papier, Rennes, 2009-2011. J'avais utilisé l'alphabet anthropomorphique de Peter Flötner créé en 1534 pour réaliser ce collage composé de 30 individus reproduits à taille réelle.

LACRISE HUMAINE, acrylique sur papier, Rennes, 2009-2011. Deux ans plus tard, la moitié des lettres n'existent plus et l'inscription est en partie illisible. Les corps décharnés formant la typographie se disloquent les uns après les autres.

Glissements de terrains, galerie DMA, acrylique sur papier, Rennes, 2011. L'exposition avec l'Atelier Polyhedre terminée, le décrochage a eu lieu ce Dimanche 3 Avril avec Mélanie Trévisan et l'équipe de bénévole de la galerie.

Glissements de terrains, galerie DMA, acrylique sur papier, Rennes, 2011. Et ce fut un bel arrachage d'expo !

Glissements de terrains, galerie DMA, acrylique sur papier, Rennes, 2011. Nous avons bien rit...

Glissements de terrains, galerie DMA, acrylique sur papier, Rennes, 2011. Sauf avec l'affiche de la vitrine pour laquelle j'avais utilisé une colle plus forte, j'avoue!

Glissements de terrains, galerie DMA, acrylique sur papier, Rennes, 2011. Je remercie toute l'équipe car la plupart des affiches ont été très bien décollées et feront l'objet d'un recyclage pour une prochaine intervention. À suivre !

Glissements de terrains, galerie DMA, acrylique sur papier, Rennes, 2011. Sur les murs, la machine à vapeur et le détergent ont imprimé en négatif des traces fantômes. Les notions de présence virtuelle et d'absence matérielle étaient une ultime fois évoquées.



Merci de votre lecture.
À bientôt pour de nouvelles aventures.
Rendez vous en ville.

Arzhel PETROL allias Mardi Noir theBIGtourist. CCXXIV. Rennes, Avril 2011.

4 commentaires:

Junior a dit…

super retrospective, bon boulot toussa

Frere Francis XV a dit…

superbe texte, bon recul sur ton travail et démarche interessante! thumbz up!

jiem a dit…

oui super intéressant ces photos entre-deux...les collages sont la majorité du temps vus dans cet "état"-là par le passant...c'est bien de mettre des mots là-dessus.

Anonyme a dit…

Haha, de beaux souvenirs de jeunesse ici!!
En espérant remettre ça ensemble un jour, ce serait marrant.
J'ai vu que les frangins avaient fait un truc récemment, dommage qu'ils ne connaissent pas le téléphone...

Et sinon, je dois avoir quelques tofs à te montrer d'actions à l'ancienne ;)

Jack